L’ortie est-elle bonne pour les chevaux ? Cette plante souvent mal-aimée dans nos jardins est en réalité une alliée précieuse pour la santé équine. Riche en minéraux, en vitamines et en composés anti-inflammatoires, l’ortie séchée est utilisée depuis des siècles pour renforcer l’organisme des chevaux, améliorer leur mobilité et soutenir leur peau. Mais comment l’utiliser ? Quels sont ses bienfaits ? Et existe-t-il des contre-indications ?Dans cet article, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur l’ortie pour les chevaux : ses vertus, les formes disponibles, les dosages, et les réponses aux questions les plus fréquentes.
Fiche de l'ortie

Nom commun : Ortie
Autre(s) nom(s) : ortie, ortie dioïque, grande ortie, ortie piquante, ortie commune
Nom(s) scientifique(s) : Urtica dioica et Urtica Urens
Famille : Urticaceae
Origine : Europe
Partie(s) utilisée(s) : Feuilles et racines
Principaux actifs : Protéines, flavonoïdes, sels minéraux (calcium, potassium, silice), vitamines A et C, acides phénols, scopolétol, sitostérol, lipides, sucres, acides aminés, polysaccharides, lectine, lignanes, tanins.
Propriété(s) associée(s) : Anti-inflammatoire, Antalgique (= diminue la sensation de douleur) et anti-arthrosique (= soulage les douleurs liées à l’arthrose), Antiulcéreuse, Antimicrobienne, Diurétique (= augmente la sécrétion d’urine afin d’éliminer l’excédent de sodium dans l’organisme), Antiasthénique (= agit contre la fatigue), Immunostimulante, Astringente (= permet la contraction des tissus et stimule la coagulation du sang
Les origines de l'ortie

L’ortie est souvent classée parmi les mauvaises herbes en raison de son pouvoir urticant alors qu’elle possède en réalité de multiples atouts pour la santé. Utilisée comme plante médicinale dès l’Antiquité, l’ortie renferme des minéraux, des oligo-éléments, des vitamines, des flavonoïdes ainsi que d’autres principes actifs naturels.
L’ortie appartient à la grande famille des Urticacées et au genre botanique Urtica. Ce dernier réunit plus d’une vingtaine d’espèces d’orties différentes dont la principale caractéristique commune est leur pouvoir urticant, c’est-à-dire le fait qu’elles provoquent une réaction inflammatoire à la surface de la peau.
Toutefois, au-delà de ce pouvoir urticant, plusieurs espèces ont révélé de nombreux atouts en phytothérapie. Les espèces les plus connues et les plus utilisées à des fins thérapeutiques sont :
- Urtica dioica, surnommée l’ortie dioïque ou la grande ortie
- Urtica urens, surnommée l’ortie brûlante ou la petite ortie
Histoire de l’ortie en phytothérapie
L’ortie est utilisée en phytothérapie depuis plusieurs siècles. Des preuves de son utilisation médicinale ont été retrouvées dès l’Antiquité.
Par exemple, Dioscoride, médecin et botaniste grec du Ier siècle après J-C, mentionnait dans ses ouvrages que l’ortie pouvait avoir des vertus aphrodisiaques, une activité anti-inflammatoire, un effet diurétique, une action antitussive ou encore un intérêt pour lutter contre les troubles intestinaux. Père de la médecine moderne, le philosophe grec Hippocrate a également évoqué les bienfaits de l’ortie à plusieurs reprises.
En-dehors de la Grèce, les orties étaient utilisées à des fins thérapeutiques dans de nombreuses régions du monde comme en témoignent les écrits du naturaliste romain Pline l’Ancien et du médecin persan Avicenne.
Au Moyen-Age, les orties étaient plébiscitées tant pour leurs propriétés thérapeutiques que pour leur excellente composition nutritionnelle. Pendant un temps, le pouvoir urticant des feuilles d'orties l’a emporté sur leurs bienfaits : elles ont été classées parmi les mauvaises herbes et leur usage en phytothérapie a été négligé.
Toutefois, la situation a aujourd’hui bien changé. Depuis quelques années, les progrès de la science ont permis de confirmer et de mettre en évidence le fort potentiel thérapeutique des orties. Elles sont à nouveau sur le devant de la scène et suscitent un grand intérêt au sein de la communauté scientifique.
Les bienfaits de l’ortie pour les chevaux
L’ortie est une plante aux multiples vertus pour les chevaux, à condition d’être bien utilisée. Riche en minéraux, oligo-éléments et vitamines, elle agit comme un tonique naturel très apprécié en phytothérapie équine.L’ortie est un excellent fortifiant étant donné que les protéines qu’elle contient représentent plus de 40 % de son poids. Cette plante est riche en oligo-éléments tels que (attention la liste est longue) : fer, magnésium, potassium, manganèse, calcium, phosphore, zinc, vitamine (B2, B5, C : l’ortie comporte six fois plus de vitamines C qu’une pomme, K, A), acide folique, méthionine, acides aminés (leucine, méthionine, lysine, isoleucine, phénylalanine, tryptophane, thréonine, valine).
L’ortie est conseillée pour les chevaux maigres ou en manque de tonus. Elle fera un bon complément notamment pour l’hiver.
Si votre cheval est victime d’anémie, de dermite et autres infections de la peau, de fourbure, d’arthrite ou de rhumatisme, associez votre traitement avec l’ortie, cela renforcera efficacement l’effet voulu.
Cette plante est un excellent diurétique mais un anti-diarrhéique.
L’ortie est aussi un très bon remède en cas d’hémorragie interne.
Cette plante est très conseillée pour les juments car elle leur redonne un peu de « peps » après avoir mis bas, mais elle va surtout stimuler la lactation et augmenter la présence de fer et sel minéraux dans l’organisme.
Pour les chevaux souffrant d’arthrose, ajoutez à votre dose d’ortie du cassis, de la prêle, de l’harpagophytum ou encore de la reine-des-prés.
Les vitamines pour 100gr/feuilles d’ortie :
- Vitamine C ou acide ascorbique : 0.188g à 0.35g
- Vitamine E ou Tocophérol : 0.144g
- Vitamine B1 ou Thiamine : 0.000015g à 0.00015g
- Vitamine B2 ou Riboflavine : 0.00012g à 0.0023g
- Vitamine B3 ou PP Nicotinamide : 0.0001 à 0.00145g
- Vitamine B6 ou Pyridoxine : 0.000068g
- Provitamine A ou Caroténoïdes : 700 UI
Minéraux et oligo-éléments pour 100gr/feuilles d’ortie :
- Sodium : 0.001g à 0.016g
- Potassium : 0.4g à 2.044g
- Magnésium : 0.007 à 0.399g
- Calcium : 0.06g à 3.24g
- Phosphore : 0.01g à 0.673gr
- Cuivre : 0.00052g à 0.00159g
- Fer : 0.0078g à 0.0134g
- Sélénium : 0.000027g
- Zinc : 0.0009g à 0.00187g
Acides aminés essentiels pour 100gr/feuilles d’ortie :
- Isoleucine : 4.8g
- Leucine : 9.0g
- Lysine : 5.5g
- Méthionine : 1.8g
- Phénylalanine : 5.8g
- Thréonine : 4.6g
- Tryptophane : 1.3g
- Valine : 6.3g
A noter également que l’ortie est très riche en protéines puisqu’elle contient 40% de son poids sec de protéines soit 4.6g à 8g de protides pour 100g d’ortie !
Fortifie le système immunitaire
L’ortie contient naturellement de la vitamine C, du fer, du zinc, de la silice et des flavonoïdes. Ces éléments renforcent les défenses naturelles du cheval, surtout en période de changement de saison, de stress ou de convalescence. Elle peut soutenir un cheval fatigué, anémié ou vieillissant.
Soutient les articulations
L’ortie est traditionnellement utilisée pour son effet reminéralisant et drainant. Elle favorise l’élimination des toxines responsables des douleurs articulaires et peut aider les chevaux souffrant de raideurs, de courbatures ou d’arthrose. Elle est parfois associée à d’autres plantes comme l’harpagophytum pour un effet synergique.
Effets sur la peau, les crins et la robe
Grâce à sa richesse en silice, soufre et zinc, l’ortie contribue à la beauté de la peau et de la robe. Elle soutient la repousse des crins, fortifie les sabots et peut améliorer les problèmes cutanés chroniques comme les démangeaisons ou les dermites.
Comment donner de l'ortie à son cheval?
L’ortie peut être utilisée en complément alimentaire naturel, de façon ponctuelle ou en cure. Plusieurs formes existent selon les besoins et les préférences.
Sous quelles formes (séchée, poudre, infusion)
- Ortie séchée : la plus courante, à mélanger directement dans la ration.
- Poudre d’ortie : plus concentrée, parfois plus facile à doser.
- Infusion d’ortie : utilisée pour humidifier les aliments ou comme base de boisson, particulièrement en hiver.
Dosages recommandés
Chevaux :
25g par jour pendant 20 jours
Poneys :
- Catégorie A (taille inférieure à 1,07 m) : 10g jour pendant 20 jours
- Catégorie B (taille entre 1,08 m et 1,30 m) : 15g jour pendant 20 jours
- Catégorie C (taille entre 1,31 m et 1,40 m) : 15g jour pendant 20 jours
Catégorie D (taille entre 1,41 m et 1,48 m) : 20g jour pendant 20 jours
Poulains :
15g jour pendant 20 jours
Si vous donnez du foin d’ortie, la dose « efficace » est de 50 grammes de foin par jour.
Durée de la cure
- 3 à 4 semaines sont suffisantes pour un effet visible
- Peut être renouvelée 2 à 3 fois par an
- Éviter l’administration en continu toute l’année sans pause
Comment faire soi-même son foin d'orties?
L'ortie est partout à dispostion, ce serait dommage de ne pas en profiter.
Étape 1 : Récolte
Choisissez des orties à maturité, incluant les feuilles, graines et tiges.
Étape 2 : Nettoyage
Lavez délicatement les orties à l'eau froide pour éliminer les impuretés.
Étape 3 : Séchage
Séchez les orties dans un endroit frais et sec, de préférence en les étalant ou en les suspendant tête en bas.
Étape 4 : Hachage
Hachez les orties grossièrement une fois sèches pour une utilisation facile et pour prévenir la formation de poussière.
Étape 5 : Stockage
Stockez les orties séchées dans des bocaux hermétiques pour une conservation optimale.
Dosage et Administration
Un dosage correct est essentiel pour l'efficacité et la sécurité. Administrez 50 grammes de foin d'ortie par jour pour un traitement de 15 jours ou en prévention régulière, en respectant les recommandations pour éviter tout excès.
En savoir Plus
Pour une compréhension complète de la préparation de l'ortie pour votre cheval, visitez notre page dédiée à la préparation de l'ortie. Vous y trouverez des instructions détaillées, des conseils d'experts et des réponses à toutes vos questions.
Associations pour une plus grande efficacité
Pour offrir une approche complète, l'ortie peut être associéeà d'autres plantes telles que la Reine des Prés, l'Harpagophytum, la Prêle des Champs, et le Lithothamne. Chaque association vise à renforcer les effets de l'ortie pour des besoins spécifiques.
Effets secondaires et toxiques de l'ortie sur le cheval
L’ortie peut occasionner quelques rares phénomènes allergiques comme des œdèmes, affections dermatologiques, oligurie (diminution ou insuffisance d’émission d’urine), douleurs à l’estomac, ces phénomènes ont été observés après absorption d’ortie en infusion. L’usage de l’ortie en interne n’est pas associé à des effets indésirables importants. L’utilisation d’ortie fraîches peut-être à l’origine de piqures mais n’entraine que très rarement de sévères réactions allergiques chez le sujet sensible. L’ortie est réputée pour être un abortif et affecter le cycle menstruel, il est donc préférable de ne pas en donner aux juments gestantes et allaitantes.
Ortie pour chevaux : questions fréquentes (FAQ)
Est-ce que les orties sont bonnes pour les chevaux ?
Oui, à condition d’être séchées ou transformées. Fraîche, l’ortie peut être urticante, mais une fois séchée, elle perd son pouvoir piquant et devient un excellent complément pour le cheval.
L'ortie est-elle bonne pour les chevaux ?
Absolument. C’est une plante reminéralisante, tonique, diurétique et anti-inflammatoire douce, très utile pour soutenir l’organisme du cheval de façon naturelle.
Quels sont les bienfaits de l'ortie ?
Les principaux bienfaits sont :
- Renforcement de l’immunité
- Soutien articulaire
- Amélioration de la qualité de la peau, des crins et des sabots
- Drainage des toxines
- Lutte contre les carences minérales
Peut-on donner de l’ortie toute l’année ?
Il est préférable de l’utiliser en cure, avec des pauses, afin de laisser l’organisme se réguler. Des cures de 3 à 4 semaines, 2 à 3 fois par an, sont idéales.
L’ortie est-elle autorisée en compétition ?
Oui, mais par prudence, il est conseillé d’interrompre la cure au moins 72 heures avant une épreuve officielle, car certaines plantes peuvent interagir avec les règles antidopage.
Quelle différence entre ortie verte et ortie blanche ?
L’ortie verte (Urtica dioica) est celle utilisée en phytothérapie. L’ortie blanche (Lamium album), bien que ressemblante, n’a pas les mêmes propriétés ni la même richesse en principes actifs. Ne pas les confondre.